Jotun

Si l’idée d’affronter des colosses de la taille d’un immeuble vous titille, c’est justement ce qu’on vous propose ici. Vous incarnez une jeune viking qui part bille en tête et hache en main affronter les Jotuns, ces géants des légendes scandinaves. Aiguisez vos doigts et échauffez vos poignets, parce que ça va pas être de la tarte!
Genre : Action, Aventure, Réflexion
Durée de vie : ~5 heures
Difficulté : Difficile
Plateformes : Switch, PS4, Xbox One, Steam
Développé par : Thunder Lotus Games
Sortie Switch : 27 avril 2018
Sortie globale : 29 septembre 2015
Direction Artistique
Oui on va tout de suite parler de la chose la plus évidente: c’est beau! Purée mais qu’est-ce que c’est beau! J’ai découvert le studio Thunder Lotus avec leur second jeu Sundered, dont les dessins m’avaient déjà fait forte impression. Là on est à un tout autre niveau. Le fait d’être en extérieur permet des arrière plans beaucoup plus impressionnants. Les zooms arrière quand on arrive sur un point de vue sont époustouflants, et c’est malheureusement intranscriptible avec une simple capture d’écran car l’animation vient jouer un rôle important dans le rendu. En parlant d’animation, celle des boss est fantastique, ils sont gigantesques et majestueux, toujours avec cette patte artistique propre au studio. D’une manière générale, les dessins, plus épurés que ceux de Sundered, rendent mieux justice au coup de crayon des artistes.
Côté musique on est sur du minimaliste, mais c’est pas pour me déplaire. Pas besoin d’en faire des caisses, c’est immersif, et c’est tout ce qui compte. Non, ce qui est chouette ce sont les effets sonores qui préviennent que quelque chose (un danger souvent) va arriver. Ajoutés aux indicateurs visuels, on se sent vraiment embarqués aux côtés de Thora, notre protagoniste.
J’ai tout de même noté quelques ralentissements en jouant sur le télévision. C’est pas bien méchant mais ça peut perturber l’immersion.
Gameplay
Alors autant c’est un gros OUI pour la direction artistique, autant là je suis mitigé. Pour parler progression, Thora acquiert de nouveaux sorts à chaque niveau ou presque. C’est surtout utile pour les boss, mais j’ai trouvé que changer de sort me demandait de l’attention, alors qu’elle était déjà prise à 100% par le combat. Sinon, d’une manière générale, il y a 2 types de gameplay tout à fait différents:
L’exploration
Dans les niveaux d’exploration, il n’y a presque pas de combat, et quand il y en a, c’est pas intéressant. On se traine à droite et à gauche à la recherche des quelques améliorations cachées en évitant les pièges. Ok chaque niveau a son truc bien à lui, mais rien de révolutionnaire. La tempête de neige dont il faut se protéger ou les piliers électriques à allumer pour reproduire une constellation, c’est sympatoche mais ça va 5 minutes, et vu la vitesse de déplacement de Thora, ça dure plus longtemps que ça. C’est pas mauvais à proprement parler, c’est juste qu’on s’ennuie un peu. Heureusement, les décors sont là pour nous consoler.
Les boss
Ah là on parle! C’est épique! On se sent tout petit à côté de ces Jotuns gigantesques. Les mécaniques de chacun des boss sont différentes et intéressantes. C’est difficile et certains demandent une bonne mémoire musculaire. Tout ça est malheureusement teinté par l’impressionnant recul de caméra auquel on a droit pendant ces combats. C’est à peine si on voit Thora! Les hitboxs des Jotuns sont parfois hasardeuses, ce qui peut mener à quelques loupés un peu frustrants. Mais dans l’ensemble, c’est un régal d’affronter ces géants. D’ailleurs il y a un mode de jeu qui permet de zapper les niveaux « puzzle » en ne laissant que les boss, en encore plus difficile.
Histoire
Même si j’ai un peu ma dose de légendes nordiques ces derniers temps, je me suis surpris à m’arrêter pour lire les sous-titres des narrateurs, qui parlent en Islandais (top pour l’immersion). Grosso modo, Thora est une guerrière qui vient de mourir et doit prouver sa valeur pour accéder au Valhalla. On apprend quelques trucs sur la mythologie scandinave au passage. C’est pas l’histoire du siècle, mais la méthode de narration est agréable et surtout, pas intrusive. Les 5h de jeu sont suffisantes au déroulement du scénario, mais le sont-elles pour justifier le prix du jeu? C’est à vous de voir. On remarquera quand même qu’ils ne se sont pas trop foulés sur le nom de notre héroïne… Ils auraient pu essayer autre chose comme, je sais pas moi… Thorette?
Conclusion
Une fois que j’ai compris que le jeu allait être tantôt mollasson, tantôt dynamique et exigeant, j’ai fini par me laisser porter par cette ambiance caractéristique du studio. J’arrêtais pas d’interpeller ma femme en lui disant: « Non mais regarde-moi ça! C’est magnifique! ». La durée de vie est étonnamment un des atouts de ce jeu car elle s’inscrit bien dans ce qu’il nous propose, il n’en fallait pas plus. Alors attention, j’ai acheté Jotun en soldes donc il ne m’a pas coûté grand chose. Mais tout ça pour dire que si vous êtes amateur de beaux dessins, animés avec soin, ils compensent allègrement les défauts du jeu. Je vais d’ailleurs de ce pas acheter Spiritfarer, la dernière production de Thunder Lotus.