Médiatisé comme rarement un jeu indépendant l’a été, disponible via le Playstation Plus dès sa sortie, des records de vente sur Steam. Difficile de passer à côté de Stray! J’ai longuement hésité à vous présenter mon avis sur le jeu, mais je le fais pour 2 raisons. La première c’est que Blue Twelve Studio, c’est français, et la seconde, c’est que contrairement à la stricte totalité du reste de la planète, je suis indifférent à la mignonnerie des chats. Voici donc un test non soumis à la suprématie de ces félins.

Logo Pegi 12

Genre : Aventure, Exploration

Durée de vie : 3-5h

Difficulté : Facile

Plateformes : PS4-5, PC

Jeu testé sur : PS5

Développé par : Blue Twelve Studio

Édité par : Annapurna Interactive

Sortie :  19/07/2022

Comme un pas chat

Stray - coup d'patte balayette manchette

On est pas bien là, posé tranquillement dans les canalisations avec ses frères et soeurs ? Un p’tit coup de patte derrière l’oreille de la frangine, un ronron-câlin au frangin et c’est l’heure de la sieste. Mais mener la grande vie de chat ça ne peut durer qu’un temps, il faut bien trouver de quoi se mettre sous la dent. C’est donc tout naturellement lors d’une balade le long des tuyaux que notre matou dégringole dans ce qui semble être une cité souterraine abandonnée.

Quelques chat-brioles plus tard, on rencontre les adorables Zurks, des petites larves toutes mignonnes qui planteraient bien leurs crocs sous notre fourrure, et représenteront par la suite la plus grande menace pour notre minou. Elles seront la cause des quelques course-poursuites dont nous gratifie le jeu. C’est dans ces débuts qu’on fait la connaissance de de B-12, un petit drone bien pratique puisqu’il nous permettra de rentrer en contact avec les robots qui peuplent l’endroit, ainsi que de pouvoir lire tout ce qui est utile. B-12 marque l’aube de l’aventure, nous fournissant les détails de l’intrigue qu’on ne pouvait que deviner jusque-là.

On apprend ainsi que la race humaine s’est éteinte, laissant place à une société androïde qui l’idolâtre et tente de s’inspirer de ces ancêtres faits de chair, pour le meilleur et pour le pire.

La suite de l’histoire, aussi prévisible soit-elle, ne manquera heureusement pas de nous régaler de références et de dialogues assez savoureux. Car oui, la seule originalité de Stray, c’est bel et bien d’incarner un chat et de ne pas avoir d’humain avec qui interagir. Mais c’est par ce biais que Blue Twelve Studio parvient à nous faire vivre une aventure unique, à défaut d’être mémorable.

Stray - edoC

J’ai adoré les quelques personnages rencontrés au fil de l’aventure. Ils étaient sans surprise, comme le scientifique désabusé, le fils abandonné, ou le geek invétéré. Mais plutôt que de me rebuter, ça leur a donné un côté familier, chaleureux, alors qu’il ne s’agit que de machines faites de métal.

Mais de toutes façons, on sait bien que l’histoire de Stray n’est rien d’autre qu’un prétexte (bien travaillé) pour nous permettre de parcourir sa …

…Direction Chat-tire-tique

S’tray beau!

Rarement il m’a été donné de m’immerger aussi rapidement dans une atmosphère. Une fois plongé dans cette immense cité souterraine, je n’avais aucune envie d’en ressortir, tant pis pour l’aventure ! La première zone ouverte, genre de bas quartier japonais, est un condensé de ce que le jeu a à nous offrir. Des lumières à l’architecture, en passant par les couleurs, on a une réelle impression de vie, alors que le seul être vivant ici, c’est notre chat.

Stray - S'tray beau

Mais le jeu ne cesse de nous surprendre par ses ambiances et ses décors, en jouant de la plus belle des manières avec notre sensation d’enferment, nous laissant apercevoir en quasi-permanence le « ciel », qui n’est autre qu’un gigantesque plafond de métal noir parsemé de points de lumière, évoquant avec brio une voute céleste étoilée. Et pour ne rien gâcher, chaque région traversée parait suivre la logique de l’architecture complètement folle de cette cité-bunker, facilitant sa crédibilité et de ce fait, notre immersion. Mais je ne vous apprends rien et vous avez certainement pu vous apercevoir de tout ça dans les trailers.

Du ronron dans l’pavillon

Ce qui propulse Stray dans une toute autre ligue, c’est son sound-design allié à son incroyable OST. Au-delà du plaisir visuel qu’est le jeu, c’est un véritable orgasme auditif qui nous est proposé. Les bruitages sont d’une qualité et d’une justesse impressionnantes. J’ai encore en tête le bip-bip des androïdes, qui n’a pas manqué de me rappeler ceux de Star Wars. La spatialisation du son, aidé par la technologie 3D Audio de la PS5, m’a fasciné par sa précision. J’étais capable de savoir à tout moment d’où provenait les sons qui m’entouraient.

Stray - la tour

Vient s’ajouter à cela une bande son absolument fantastique. Déjà par le choix des instruments, toujours en accord avec l’environnement (les percussions métalliques dans les égouts par exemple), mais aussi pour la pertinence des morceaux, tantôt jazzy, tantôt électro, toujours raccord avec le visuel. J’ai noté aussi quelques airs tout droit sortis de notre culture populaire, comme Billie Jean, transformés, comme s’ils avaient été réinterprétés par nos successeurs androïdes. Bref, rendez-vous service et jouez au casque, ça en vaut la peine !

La Dualsense ajoute, comme à son habitude, une nouvelle dimension à l’immersion. Que ce soit les ronronnements que l’on sent entre les doigts, ou le retour haptique lorsqu’on laboure les canapés, il faut reconnaitre que c’est sacrément efficace.

Gameplay au poil

Dans sa structure, Stray est sage. On alterne entre succession de couloirs, zones ouvertes, et course-poursuites. J’avoue que les zones ouvertes m’ont surpris, je m’attendais à une aventure beaucoup plus linéaire, et ces quelques moments d’exploration, avec un level-design d’une verticalité vertigineuse, m’ont vraiment plu. Remplies de secrets et d’activités optionnelles, c’est dans ces régions que j’ai passé le plus clair de mon temps, et dans lesquelles je me suis le plus amusé.

Stray - mon canap!

Pour parcourir ces ruelles sombres et sauter de toit en toit, notre petit chat est un régal à manier. Pour imiter l’agilité sans faille du félin, on ne peut le faire bondir que lorsqu’il est capable d’atteindre sa destination. On se retrouve donc dans l’incapacité de tomber, mais au détriment d’une réelle liberté de déplacement. A noter qu’on peut faire faire à notre chat plein de ces choses que les ailurophiles trouvent super mignonnes, comme détruire les canapés et les tapis à coup de griffes, marquer son territoire en se frottant à la jambe des robots ou déranger tout le monde en miaulant subitement. Si la plupart du temps ces actions sont de l’ordre du nice to have (tant qu’il ne fait pas ça chez moi), elles permettent parfois de résoudre les quelques énigmes qui jonchent le chemin de notre matou.

Mais comme aucun jeu qui n’est pas Hollow Knight n’est parfait, il faut bien trouver des défauts à Stray. Et c’est manette en main qu’on peut avoir quelques réserves. Des petites réserves. En fait, une seule réserve. Le gameplay n’évolue presque pas. On va bien obtenir une nouvelle capacité en milieu de partie, mais elle ne servira que brièvement pour ne plus réapparaitre jusqu’à la fin du jeu. On se contentera donc la plupart du temps de se déplacer, s’infiltrer, explorer, et activer quelques leviers.

Stray -  et ou!

C’est au vu de cette stagnation du gameplay que je suis ravi de la durée de vie du jeu. Plus long, la lassitude aurait pointé le bout de ses moustaches.

Conclusion

Et oui, malgré mon insensibilité aux minets, j’ai adoré Stray. Cette courte aventure n’est pas sans défaut, mais ses qualités sont tellement immenses qu’elles nous font oublier les petites faiblesses qu’on pourrait lui trouver.

La maniabilité très agréable, la verticalité du level-design, et les phases d’exploration viennent contrebalancer un gameplay qui ne se renouvèle pas. La qualité d’écriture, le choix du chat en tant que protagoniste et des robots comme PNJ font écran à un scénario classique et des personnages convenus. Et la direction artistique nous met une claque dans la tête qui mettra tout le monde d’accord.

Stray est un jeu qui plaira sans doute à n’importe qui, du moment qu’on prend le temps de se perdre dans son ambiance sans égal. Et croyez-moi, c’est pas difficile.

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