Ruggnar - Titre

Parcourir les salles obscures en quête de pièces d’or, c’est le rêve de tout nain qui se respecte. Et c’est ce que nous promet Ruggnar, jeu de plateforme et d’exploration développé par le studio français Sword N’Wands.

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Genre : Platformer, Exploration

Durée de vie : 2.5h, mais beaucoup de contenu post-game.

Difficulté : Moyenne

Plateformes : Switch, PC

Jeu testé sur : Switch, clé de test fournie par PID Games

Développé par : Sword N’Wands

Édité par : PID Games

Sortie :  23/06/2022

Histoire

Suite à l’épuisement des filons sous la cité Naine de Murlodar, cette dernière commença à décliner. Et oui, c’est bien connu, à part miner et boire de la bière, les nains ne sont pas bons à grand chose. Mais Ruggnar, refusant de laisser sa chope se vider sans réagir, décida de partir à la conquête de la tour Bilibine, renommée pour les richesses qu’elle contient. Armé de ses bougies, il pénétra dans l’obscurité de ce donjon.

À mi-chemin entre pastiche et fan-service, Ruggnar nous abreuve de délicieux clichés sur les nains, leur amour pour l’or et leur peur viscérale de l’eau. C’est d’ailleurs assez curieux de noter que le jeu nous confronte, en tant que joueur, à la frayeur du noir, à laquelle le protagoniste est totalement insensible. Les références vont bon train: le Donjon de Naheulbeuk, le Seigneur des Anneaux évidemment, et j’en passe. Et ce n’est autre que Pierre-Alain de Garrigues (l’aubergiste dans Hearthstone) qui prête sa voix au héro éponyme. Bref, si vous étiez venu pour le nain, vous allez être servis!

C’est pas doublé par nain porte qui!

Ruggnar - Hub

Les dialogues, qui sont souvent des monologues d’ailleurs, sont entièrement doublés, et c’est pour le mieux… Oui, parce que niveau écriture, c’est parfois inégal. L’humour joue les équilibristes tout au long du jeu, entre vannes balourdes à gros sabots et blagounettes irrésistiblement drôles.

Le scénario, lui aussi très inspiré de la fameuse saga de Pen of Chaos, ne surprendra pas les initiés. C’est simple et efficace, ce qui en fait un excellent support pour le gameplay que Ruggnar veut nous proposer.

Gameplay

Le nain et la nyctalope

La mécanique principale de Ruggnar, c’est l’obscurité. Le donjon est rarement éclairé, et le halo de lumière qui entoure notre nain est ridiculement petit. Il faut donc être très prudent pour éviter les pièges, et extrêmement méthodique dans son exploration. Les bougies sont au centre du gameplay, qu’il s’agisse de les lancer pour identifier les pièges, ou tout simplement de les garder sur le crâne.

Ruggnar a beau être un nain, il est fragile, et les pièges sont nombreux. Les niveaux comportent de moins en moins de checkpoints et notre protagoniste meurt à la moindre flaque d’eau. Cependant, c’est ce concept de mort instantané qui donne tout son intérêt au jeu. Avec cette crainte permanente de trépasser et cette vision particulièrement limitée par les ténèbres, on est constamment sur nos gardes.

Des P.O. comme s’il en poussait!

Ruggnar - PO

Le jeu est divisé en 20 étages, dans lesquels il suffit de trouver la clé dorée, puis la porte de sortie. Mais si vous vous contentez de jouer de la sorte, le jeu va clairement manquer d’intérêt. Chaque niveau contient une quantité fixe de pièces d’or, ainsi que des secrets. Trouver toutes les pièces demande une sacré mémoire du level-design. Les niveaux sont aussi chronométrés, avec des trophées si on les fini dans un temps imparti.

Plus on récolte de pièces, plus on peut améliorer l’équipement de Ruggnar. Efficacité des bougies, vies supplémentaires ou simples outils cosmétiques, il y a de quoi drôlement faciliter l’exploration, voir la ré-exploration.

Parce qu’on en a jamais assez (des pièces d’or)

Ruggnar - GIF

Une fois la très courte aventure terminée, le jeu nous propose pas moins de 3 nouveaux modes de jeux: le mode miroir, au nom assez évocateur, le donjon aléatoire, qui n’est autre qu’un étage généré aléatoirement, et enfin le Château Changeant. C’est ce dernier qui a le plus attiré mon attention, car il s’agit d’un mode roguelite. On va devoir traverser 10 niveaux différents, et le tout sans mourir! Et croyez-moi, c’est sacrément coton!

Malgré ce post-game conséquent, j’ai tout de même regretté le manque de contenu dans le jeu de base. J’ai eu cette sensation de « trop vite expédié ». Et ajoutons à la liste des doléances quelques très légères chutes de framerate, rien de gênant, mais tout de même notables.

Direction Artistique

Je vais pas y aller par quatre chemins, Ruggnar manque d’une patte bien à lui. C’est lisible, ce qu’on aperçoit à la lueur de notre bougie n’est pas désagréable à l’œil, mais rien de folichon non plus. Les niveaux se ressemblent tous et les assets sont énormément réutilisés. Seul les (rares) personnages ont un design qui sort du lot, en particulier Ruggnar qui a vraiment une bouille sympa.

Ruggnar - Lumière!

Côté musique, c’est extrêmement discret. Le but est indéniablement de participer à l’ambiance, sans prétention aucune sur l’originalité des morceaux. Au final, nos oreilles sont bien plus happées par le bruit inquiétant des pièges, le gling-gling satisfaisant des pièces d’or et, comme dit plus haut, la « douce » voix de Ruggnar. Certains bruitages semblent d’ailleurs se déclencher de manière assez aléatoire, comme lorsque notre nain saute, par exemple.

Je regrette donc que Ruggnar ne nous propose pas une ambiance un peu plus poussée, la mécanique de gameplay autour de l’obscurité en aurait allègrement profité.

Conclusion

Je ne peux pas m’empêcher de voir Ruggnar comme un jeu « à la carte ». La proposition de base est simple, mais le jeu nous propose tellement d’activités annexes que le contenu s’en voit démultiplié. Mais ça ne m’a malheureusement pas empêché de trouver l’histoire principale trop courte.

L’humour est certainement l’un des atouts les plus efficaces du jeu, et s’il est pétri de (très bonnes) références, il peut parfois paraître un peu lourd. Ma plus grosse doléance restera la direction artistique générique, et qui manque d’imprégner le jeu d’une ambiance qui lui est propre.

Ruggnar est un jeu agréable à parcourir, fait pour les fans de nains et très certainement réalisé par un fan de nains.

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