Avis Express Février
The Gunk
Disponible sur : PC, Xbox
Genre : Aspiraventure
Durée de vie : 5h
Prix : 24.99€, Gamepass
Quelques jours avant Noël 2021, les créateurs de la série Steamworld nous ont gratifié de leur dernier né, troquant la pioche contre l’aspirateur.
Si je devais ne retenir qu’une seule qualité de ce studio (et il y en a plusieurs), c’est bien leur capacité à créer des univers uniques, colorés, et d’une imagination folle. The Gunk ne déroge pas à la règle et nous laisse explorer une planète à la végétation aussi luxuriante que surprenante. J’ai rarement pris autant mon pied à juste apprécier le paysage et me dire que je n’aurais jamais pu imaginer pareil décor.
Pour ne rien gâcher, nos oreilles sont cajolées par les nappes de synthé qui nous imprègnent d’une sensation de tranquillité et de mystère.
Vous l’aurez compris, niveau ambiance, ça déchire. Ce n’est malheureusement pas le cas du scénario, non pas mauvais, mais beaucoup trop insistant sur la thématique de l’écologie. Je m’explique. La planète sur laquelle se déroule l’aventure est dévorée par le fameux Gunk, qui peut s’apparenter à de la pollution. Plutôt que de nous laisser faire le parallèle (évident) avec la Terre nous-même, les personnages ne cessent de nous rappeler que la Terre a été détruite par les humains. « Oh non, nous devons à tout prix empêcher que cette planète finisse COMME LA TERRE ». « Comment critiquer les anciens habitants, quand sur Terre NOUS AVONS FAIT LA MEME CHOSE ? ». C’est d’autant plus dommage que le lore est chouette et qu’un peu moins de lourdeur aurait permis une histoire plus digeste.
Mais on n’a toujours pas parlé du gameplay. A mon plus grand regret, le jeu est conçu comme un gigantesque couloir. Au vu de leur travail remarquable sur Steamworld Dig 2, avec sa structure de Metroidvania, je m’attendais au moins à quelques embranchements ou raccourcis. Par contre, l’utilisation de l’aspirateur est sympa, c’est d’ailleurs très fort de nous faire apprécier quelque chose qu’on déteste faire dans la vie de tous les jours ! Malheureusement c’est assez redondant et comme il n’y a quasiment aucune évolution dans le gameplay, on est bien content que le jeu soit si court. Arrivé à la fin, on a vraiment l’impression d’en avoir fait le tour.
En bref : The Gunk est un jeu à l’ambiance incroyable. Le reste est finalement plutôt quelconque même si l’utilisation de l’aspirateur peut surprendre pendant les premières minutes de jeu. Mais il m’arrive de penser régulièrement à son univers avec plaisir et nostalgie. J’ai été marqué.
Narita Boy
Disponible sur : Switch, Playstation, Xbox, PC
Genre : Action-Aventure / Platformer 2D
Durée de vie : 7h ?
Prix : 24,99€, Gamepass
Dans un sens, Narita Boy m’a fait revivre ce que j’ai ressenti avec Okami : un jeu que je voulais aimer de tout mon cœur mais avec tellement de défauts que j’ai été incapable de le finir.
Commençons par ce qui est chouette, la DA bien entendu. Quel hommage aux années 80 ! Le pixel art, allié à l’effet « écran cathodique » est une vraie réussite. Les animations font partie des plus impressionnantes que j’ai pu voir dans ce genre de jeu, et les effets de lumière imposent le respect. La musique nous replonge tout droit dans cette époque qui a marqué nos tympans de gamer, que ce soit nous directement ou par le biais de nos parents. Bref, une ambiance de dingue.
Malheureusement, rien d’autre ne va. L’histoire aurait pu être intéressante mais elle est complètement gâchée par une narration extrêmement lourde, ponctuée de dialogues à rallonge cherchant à nous inonder de termes geek des eighties qui n’ont finalement que peu d’intérêt dans le contexte. On se retrouve très vite à zapper les dialogues pour arriver à ce qu’on pense être l’attrait principal du jeu, le gameplay.
Mais que nenni m’sieur dames, le jeu est aussi précis qu’un enfant de 5 ans essayant d’écrire son prénom de sa mauvaise main et avec une moufle. J’en ai fait des platformers 2D, et celui là se situe dans le fond du panier. Et c’est bien dommage parce que les combats sont dynamiques et plein de bonnes idées ! Mais au final on passe le plus clair de notre temps à râler à cause de ce sentiment d’injustice causé par le gameplay approximatif.
En bref : Narita Boy est un jeu avec une ambiance réussie… et c’est tout ! Une fois la manette en main, soit on s’emmerde pendant les dialogues, soit on souffre à cause du manque de précision du gameplay. Passez votre chemin !
The Artful Escape
Disponible sur : Switch, Xbox, Playstation, PC
Genre : Narratif
Durée de vie : 5h
Prix : 17,49€, Gamepass
S’il y a bien un jeu auquel je n’aurais jamais imaginé accrocher, c’est bien The Artful Escape. Jeu narratif par excellence dans lequel le gameplay se limite à pousser un bouton pour aller vers la droite et exécuter quelques « Jacques a dit » musicaux, j’ai été littéralement cueilli !
Mais ce n’est finalement pas si étonnant, tant chaque élément du jeu est lié aux autres pour me raconter cette histoire, cette fable qui est une ode à l’expression artistique, au fait de laisser libre cours à son imagination sans se soucier de ce qu’en pensent les autres. Mes yeux, mes oreilles et mes doigts sont tous stimulés pour me faire vivre le voyage onirique de Francis.
Mes yeux, par ces paysages extraordinaires, ces créatures fantasmagoriques et ces effets de lumière vibrants d’intensité.
Mes oreilles par ces nappes de synthé envoutantes, que je me délecte d’agrémenter de mes solos de guitare par la simple pression d’un bouton sur ma manette. Les dialogues aussi, doublés avec maestria, et d’une puissance poétique rare, de celles qui m’empoignent le cœur et le serre avec violence et tendresse à la fois.
Et mes doigts, par ces quelques appuis sur des touches et ces quelques choix qui suffisent à me dire que oui, c’est bien moi qui suis en train de vivre ce périple.
Alors certes, j’ai peut-être été particulièrement sensible au message de The Artful Escape. Après tout j’ai été musicien et je m’essaye maintenant à une autre forme d’art, l’écriture. Mais quelle claque je me suis pris derrière la tête !
En bref : Si vous avez ne serait-ce qu’une toute petite fibre artistique, essayez The Artful Escape. Au pire vous passerez un joli moment, au mieux, comme moi, ce jeu vous soufflera !
Nobody Saves The World
Disponible sur : PC, Xbox
Genre : Dungeon Crawler
Durée de vie : 15-20h
Prix : 20,99€, Gamepass
Avec sa Direction Artistique génialissime (qu’il s’agisse du visuel, ultracoloré et farfelu, ou des musiques qui ont directement rejoint ma playlist JV) le jeu nous plonge dans son atmosphère à la fois drôle et un peu glauque, comme sait si bien le faire Drinkbox Studio. C’est tellement bien dessiné qu’on a parfois juste envie de se balader pour profiter des décors et du design des monstres.
Mais le plaisir ne s’arrête pas là parce qu’une fois manette en main, c’est de la bombe ! Alternant entre exploration du monde et dungeon crawling, on défouraille à tour de bras des créatures aussi grotesques que nombreuses, avec une panoplie de techniques qui ne cesse d’augmenter au fil du jeu. C’est d’ailleurs l’un des points fort de Nobody Saves The World. Il existe une multitude de « classes » de personnage (dont on change via une roue de sélection rapide), chacune avec ses propres techniques, mais qui, une fois débloquées, sont utilisables par n’importe quelle autre classe. On peut ainsi varier les plaisirs, ou tout du moins en théorie. Car oui, pour obtenir toutes ces compétences, il ne suffit pas de péter du streum, il faut accomplir des missions spécifiques comme « toucher 10 ennemis avec telle technique 3 fois ». C’est beaucoup plus sympa qu’une bête montée de niveau, mais c’est tellement grindy que ça nous empêche en permanence de jouer de manière optimale. Je n’ai finalement pu exploiter tout le potentiel des mon personnage que dans ma partie New Game +.
En bref : Trêve de râleries, Nobody Saves The World nous procure exactement ce qu’il nous promet : un défouloir fun, beau, au gameplay modulable et à l’histoire tellement accessoire que j’ai volontairement omis de vous en parler. Une vraie bouffée de fraicheur !