Baldo: The Guardian Owls

Test Baldo - Titre

Dans une réalité parallèle, où l’équipe de développement compterait plus de 2 personnes, Baldo: The Guadian Owls serait un sacré chef-d’œuvre. On doit malheureusement se contenter de cet ersatz de Zelda bourré de bugs et de défauts, mais dont les qualités ne m’ont pas laissé indifférent.

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Genre : Action, Aventure

Durée de vie : 30-50h

Difficulté : Difficile

Plateformes : Switch, PC (Steam), Xbox One, PS4

Développé par : Naps Team

Édité par : Naps Team

Sortie Switch :  27 Août 2021

Histoire

De son mutisme à la couleur de sa chevelure, Baldo ne cache pas son intention d’imiter son idole, Link. Il a aussi hérité de son côté paresseux parce qu’on découvre notre personnage alors qu’il pique un petit roupillon sous un arbre. Mais plutôt que de se faire réveiller par une petite fée, c’est Luna, son amie, qui vient le tirer de sa léthargie. S’ensuit un départ Zeldaesque en puissance : aller chercher les poules qui se sont échappées!

Test Baldo - Calin

Vous connaissez la chanson, se produit alors une suite d’événements plus ou moins épiques mais toujours rocambolesques qui mèneront notre héros de ville en donjon et de forêt en désert, pour bien évidemment sauver le monde d’un mal ancestral qui vient repointer le bout de son nez.

Le scénario peu inspiré nous est servi par une narration qui frise le ridicule. Les dialogues sont plats, se répètent, paraissent immatures. Malgré la quantité de mots, ils manquent de précision, comme quoi il vaut mieux de petites phrases efficaces que de gros paragraphes paresseux! Le scénario avance à une vitesse folle dès le début, empêchant toute crédibilité dans ses propos.

Heureusement, le lore vient rattraper tout ça. Comme il est impossible d’accrocher à l’intrigue tant c’est mal écrit, notre attention se déporte sur notre environnement, et les informations à son sujet. Le monde nous raconte une vraie histoire, et si on exclut certains monstres qui semblent n’avoir rien à faire ici, chaque tableau nous est évocateur de ce qu’il s’y passe, que ce soit par le biais de dialogues, de quêtes secondaires, ou juste des décors. Baldo devient bien plus savoureux quand on explore le monde sans objectif précis plutôt que de suivre bêtement les quêtes principales.

Direction Artistique

Le jeu attire tout de suite l’œil par ses personnages très (trop?) inspirés par les Studios Ghibli. Si je sais que ça plait à beaucoup, ce n’est pas mon cas. Mais Baldo sait se rendre agréable visuellement sur les autres plans. Parcourir les prairies, les forêts et même les villes est un régal. Que ce soit les brins d’herbes ou les pavés que l’on foule, on se sent vraiment absorbé par le sentiment d’aventure émanant de ces paysages et des détails qui les composent.

Test Baldo - Ville

Les donjons, avec leur atmosphère diamétralement opposée au reste du monde, sont tout aussi bien réussis. Les couloirs sont sombres, parfois même plongés dans l’obscurité totale. Une certaine angoisse aux accents claustrophobiques nous poigne, ce qui ne manque pas de nous immerger complètement dans le jeu.

Mais quand quelque chose va bien dans Baldo, quelque chose d’autre pêche, et là, c’est le son… Les musiques, tout droit sorties de Zelda en prenant tout juste la peine de changer quelques notes, sont plutôt agréables à l’oreille… jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’elles tournent en boucles très courtes. Les effets sonores et les voix sont trop peu nombreux et extrêmement redondants. On se retrouve parfois à entendre un aboiement pendant 10 secondes non-stop, si bien que même ceux de mon chien, qui a pourtant un sacré clapet, me paraissent agréables en comparaison. Toute l’ambiance, si bien construite par le visuel, est très rapidement détruite par cette sensation d’entendre les mêmes choses, encore et encore…

Test Baldo - prairie

Gameplay

On est lâché dans le jeu un peu brutalement. Il n’y a quasiment aucun tutoriel et d’une manière générale les quêtes sont très vagues et nous obligent à chercher un peu ce qu’on doit faire. On apprend donc laborieusement les ficelles du gameplay, souvent en bouffant les pissenlits par la racine.

Baldo, contrairement à Balto, est un peu pataud.

Les contrôles manquent de réactivité, les déplacements sont lourds, et je préfère ne pas parler des passages où il faut porter des objets lourds ! Même la roulade, qui semble pourtant rapide, est difficile à orienter du fait de la lenteur de rotation du personnage. Les hitboxs sont approximatives, les mouvements des ennemis hasardeux, et j’en passe et des meilleurs.
C’est en sachant tout ça que les développeurs ont pris la plus mauvaise de toutes leurs décisions : essayer de faire de Baldo un jeu aux combats exigeants.

Test Baldo - vase
Dans la nuit noire, dans la nuit noire et obscure!

Je suis le premier à aimer les jeux difficiles, ou tout du moins ceux qui me demandent de me sortir un peu les doigts du… nez. Mais quand on a un gameplay aussi peu précis, ça ne peut pas marcher. On se retrouve avec des monstres capables de nous tuer en un coup sans crier gare, on meurt en tombant de le vide. Croyez-moi, j’ai vu l’écran “Game Over” plus souvent que dans n’importe lequel des Souls-like que j’ai fait. Heureusement, suite à un décès, on réapparaît en quelques secondes au début de la salle/zone dans laquelle on était, mais ça n’empêche pas l’impression de n’avoir que peu de contrôle sur ces échecs. Plutôt que de rendre les combats palpitants, on se retrouve à chercher un moyen de les contourner à tout prix ou de les rendre triviaux (arbalète, bombes…).

Et dire que je me plaignais de l’interface de Skyrim…

Test Baldo - game over
Attention à l’incrustation sur les écrans OLED

D’une manière générale, l’interface est complètement dans les choux. C’est une horreur à utiliser. La carte est quasiment illisible, il faut scroller pendant 3 plombes pour afficher les quêtes en cours, qui sont d’ailleurs tellement vagues que leurs titres sont le meilleur indice sur ce qu’on doit faire. Heureusement, un menu de sélection rapide plutôt bien fait nous évite de devoir ouvrir l’inventaire trop souvent.

Pour terminer sur les points négatifs, l’utilisation de toutes les armes spéciales requiert des orbes, une ressource qu’on préfèrerait économiser vu qu’elle sert aussi à activer les téléporteurs disséminés aux 4 coins du monde… C’est extrêmement frustrant et nous oblige soit à farmer les orbes, soit à se passer de ces armes.

Pas de carte, pas de GPS, tout à l’instinct!

Test Baldo - labyrinthe
Je suis sûr d’être déjà passé par là…

Si, comme moi, vous êtes capables de supporter tout ce que je viens d’énoncer, alors félicitations! Vous allez pouvoir profiter de LA grande force de Baldo : son level design. Les donjons sont tout ce dont les fans de labyrinthes peuvent rêver. Des énigmes corsées, avec très peu d’indicateurs, des passages bloqués à des endroits stratégiques, nous forçant à parcourir les salles en long en large et en travers. Il faut vraiment se creuser la tête et sortir des sentiers battus pour trouver certaines solutions.

Le monde extérieur, très grand mais un peu vide malheureusement, ne fait pas exception. Les zones s’étendent souvent sur plusieurs “étages” (un peu comme des rizières) et la petite taille de l’écran nous empêche de voir où se situent les escaliers. Ici aussi, on a l’impression de parcourir des dédales dont il faut se faire une carte mentale afin de pouvoir les traverser.

Conclusion

Aussi étrange que ça puisse paraître, je me suis régalé sur ce jeu. Après un démarrage poussif et plusieurs envies d’abandonner, j’ai été complètement happé par le sentiment d’aventure et les donjons exigeants de Baldo.

On a vraiment 2 poids 2 mesures. La direction artistique, visuellement plaisante, est écorchée par les effets sonores et les courtes boucles de musique. Le scénario est mal écrit et on ne peut plus standard, malgré un lore travaillé et prenant. La jouabilité est catastrophique, mais le level-design à lui seul est suffisant pour rendre l’expérience globalement agréable.

Je ne pourrais conseiller ce jeu à qui que ce soit en l’état à cause des nombreux bugs encore présents. Mais une fois corrigés, si vous aimez les labyrinthes et les énigmes, Baldo vous en propose de sacrément bons!

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