Dreamscaper - Titre

Quête d’identité et voyage introspectif sont à l’honneur dans Dreamscaper. Un Action-Roguelite touchant, premier titre à sortir des tiroirs d’Afterburner Studios.

Mais ne croyez pas que les californiens soient des novices dans le monde vidéoludique. Les trois cofondateurs sont des vétérans du milieu.

Ils nous livrent une œuvre intimiste et aboutie, et on découvre ça tout de suite.

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Genre : Roguelite, Action, 3D

Durée de vie : 25 heures

Difficulté : Moyenne

Plateformes : Switch, PC (Steam)

Développé par : Afterburner Studios

Produit par : Afterburner Studios

Sortie Switch : 5 août 2021

Sortie accès anticipé: 13 août 2020

Histoire

Cassidy est une jeune adulte qui se bat avec les démons de son subconscient. Elle cherche un sens à son existence et pour ce faire, elle va chercher à reconstruire sa mémoire. Et certains souvenirs oubliés lui reviendront peu à peu. Seule, la jeune femme va devoir nouer de nouvelles relations, qui vont l’aider à avancer dans sa vie mais aussi dans ses cauchemars. 

Cette idée d’éveil et de sommeil est centrale dans Dreamscaper. Il vient des idées à Cass’ quand elle dort. Elle pourra les matérialiser en dessinant, lorsqu’elle sera éveillée.

Dreamscaper - j'me présente
J’me présente, j’m’appelle Cassidy ?

Si les mécaniques sont plutôt classiques pour un roguelite, elles servent à merveille le propos et sont parfaitement liées à la narration.

Le storytelling est d’ailleurs brillant, on comprend les choses sans qu’elles soient exprimées de façon directe et ça laisse la part belle à l’imagination et à la contemplation, assurément un point fort du jeu.

Comme c’était déjà le cas pour Hadès, dans Dreamscaper la narration sert à merveille le gameplay et vice-versa.

Dreamscaper - pécore
Traite moi de pécore pendant que tu y es!

Le choix d’aborder des sujets réels et sérieux est courageux. Ça ne parlera peut être pas aux plus jeunes joueurs, mais nous questionnera, nous adultes, sur la vie et sur nos existences. La solitude, le ressentiment et la peur font partie des thèmes abordés.

Ces sujets seront d’ailleurs personnifiés en tant que Boss de chacun des 6 niveaux. J’imagine que vous voyez un peu plus ce que je veux dire quand je parle de mêler narration et gameplay…

Direction Artistique

Pour porter cette histoire et ces sujets pour le moins sérieux et inédits dans un roguelite, quoi de mieux que de beaux graphismes riches et réalistes.

L’environnement est détaillé, les textures et effets de lumière sont bien dosés. Le tout donne un côté concret, presque palpable. Un comble pour un monde onirique! Les niveaux sont variés malgré la génération procédurale. Il y a assez de types de “salles” différentes pour que chaque partie soit unique. D’ailleurs, en jouant sur la taille des salles et la profondeur de champ, on évolue dans un vrai monde plutôt que dans un dédale de lieux qui se ressemblent tous les uns les autres.

Les effets d’impacts et les différents éléments que l’on peut appliquer sur les ennemis tels que le feu ou le gel sont bien rendus.

Dreamscaper - y fait frette
« Y fait frette »

Et “cerise sur le gâteau”, les performances du jeu sont très bonnes. Pas de ralentissements lors de mes sessions de jeu même dans les salles remplies d’ennemis avec beaucoup d’effets à l’écran. Bravo aux gars d’Afterburner.

Du côté du son, Dale North, qui a déjà composé la bande originale de plusieurs jeux indépendants tels que Wizard of Legend et Sparklite, nous livre ici un travail sublime.

Le compositeur réussit à installer cette ambiance mélancolique si particulière dans Dreamscaper, et contribue activement à rendre ce roguelite unique. Lors des phases d’action, notamment lors des combats de boss, elle se fait plus pressante, plus tendue, nous offrant des contrastes bienvenus qui cassent la langueur du jeu.

Les effets sonores sont génériques et pas assez percutants. Quand ils viennent se mélanger à la musique, il en ressort une bouillie qui gâche notre écoute. Un point qui pourrait être facilement amélioré, c’est dommage.

Gameplay

J’en parlais en début d’article, l’alternance de phases d’éveil et de sommeil est centrale dans Dreamscaper, aussi bien dans la narration que dans le gameplay, et il est temps d’expliquer un peu comment ça se présente.

Belle au bois dormant

Le monde des rêves, c’est la partie « exploration et combat » du jeu et pour les fans de Binding of Isaac, vous ne serez pas perdus! Chaque étage ou niveau possède un nombre de “salles” variable. Ces salles peuvent contenir des ennemis, un trésor, une énigme ou même un magasin permettant d’acheter armes et objets.

La définition de « bullet hell » ?

On retrouve une carte en haut à droite qui affiche le chemin déjà parcouru. Pour passer d’une salle à l’autre on emprunte une porte qui nécessite parfois l’utilisation d’une clé ou d’une bombe pour être déverrouillé, Isaac et Cassidy même combat! Et comme tous les bons titres du genre, il va falloir combattre un boss pour pouvoir accéder au niveau suivant.

Cassidy distribue les pains

Je vous expliquais que Cassidy allait affronter ses démons, et bien vous allez voir qu’elle y va pas de main morte! Bien aidée par un arsenal super varié, elle va pouvoir dégommer des ennemis avec des armes aussi différentes qu’un Yo-Yo ou une canne à pêche, en passant par des gants de boxe ou un Katana. Chaque arme possède un maniement différent, alors difficile de s’ennuyer avec un choix aussi pléthorique. En plus de l’arme principale, Cass’ va pouvoir casser des bouches à l’aide d’une arme à distance, de deux sorts qui se rechargent (cooldown), s’équiper d’un bouclier et même choisir un mouvement d’esquive (roulade, ruée, salto etc.).

C’est selon moi l’un des atouts majeurs de Dreamscaper, réussir à proposer des armes et compétences aussi variées. On ajoute à ça la possibilité de choisir en début de partie notre build de départ ou de laisser le choix au hasard et on se retrouve avec le meilleur des deux mondes, merci les gars.

Réveille toi maintenant!

Vous connaissez la chanson, que dis-je la sonnerie insupportable du téléphone qui sonne toujours trop tôt… et bien pour notre héroïne, le réveil matin c’est quand elle se fait buter dans son rêve. Pas sûr que ce soit le meilleur moyen de commencer sa journée…

Vous l’aurez compris qui dit roguelite, dit permadeath, et c’est l’occasion de vous parler de la seconde phase du jeu, l’éveil, la vraie vie quoi!

Fidèles au genre, les morts ne sont pas vaines puisqu’on amasse différentes ressources lors de nos rêves. Ressources qui nous permettent de débloquer de nouveaux équipements et de procéder à de nombreuses améliorations permanentes qui nous simplifieront la tâche lors des prochaines parties. Le sable est la seule ressource que l’on dépense uniquement dans les rêves et qui est donc perdue une fois réveillé.

Dreamscaper - bar
Reste plus qu’à boire pour oublier (avec modération ?)

Cassidy va aussi pouvoir discuter avec les inconnus qu’elle rencontrera dans les différents endroits accessibles dans la ville de Redhaven tels que le café, le disquaire, le parc etc. Elle pourra ainsi nouer des liens avec ces nouvelles connaissances qui lui apporteront de l’aide dans ses rêves.

Les mécaniques de jeu sont classiques pour un roguelite mais elles servent la narration et sont parfaitement intégrées dans un tout cohérent, qui rajoute au côté intimiste et touchant du titre, favorisant par la même occasion l’immersion.

Conclusion

Difficile de rester de marbre face à une œuvre vidéoludique aussi aboutie. On sent que l’équipe y a mis tout son cœur et on est rapidement touché par le propos.

Les errements de Cassidy parleront à beaucoup de joueurs tant les thèmes abordés sont universels. L’écriture directe et la franchise dans la narration contribuent à donner ce feeling si particulier à ce titre. Je crois que je n’avais pas ressenti ça en jouant à un jeu, c’est carrément déstabilisant.

Pour finir je dirai que Dreamscaper ne plaira certainement pas à tous mais qu’il ne laissera personne indifférent. Et si vous êtes de ceux qui ne s’intéressent qu’au gameplay dans un roguelite, la multitude de possibilités qu’offre ce jeu saura assurément vous séduire.

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