Eastward - titre

Eastward est un très joli jeu, mais avec un rythme complètement à l’ouest. Si vous tenez à le finir, il va falloir s’accrocher un peu. Attendu par beaucoup pour son pixel-art exceptionnel, il est loin d’être parfait dans les autres domaines.

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Genre : Aventure, Action et Papotages

Durée de vie : 20-30h

Difficulté : Facile

Plateformes : Switch, PC (Steam)

Développé par : Pixpil

Édité par : Chucklefish

Sortie Switch :  16 Septembre 2021

Direction Artistique

C’est beau. Non y’a pas à dire c’est vraiment beau. Moi qui ne suis pas un grand amateur de pixel art je ne peux que m’incliner et reconnaître que la dénomination “art” est ici totalement méritée. En plus d’être un régal pour les yeux, les décors sont d’une imagination folle. Ça fourmille de détails, rendant crédible les paysages les plus fantastiques. Le seul défaut visuel c’est le design des personnages. Ils sont dans l’ensemble assez banals, ça manque de détails appuyant leur personnalité.

Côté son, les musiques sont originales, marquantes pour certaines. Mais le choix du chiptune, bien que je comprenne la volonté de renforcer le côté rétro, devient rapidement agressif à l’oreille. 

Eastward - Coucher de soleil
Davy Crockett a survécu à l’apocalypse!

Il y a vraiment cette scission à un moment du jeu où tous les sons électroniques qu’on se prend dans les tympans commencent à nous irriter et ces morceaux qui étaient si chouettes deviennent insupportables à écouter.

Mais ne crachons pas dans la soupe, dans l’ensemble on est quand même sur une DA de grande qualité. L’ambiance post-apocalyptique, sublimée par la touche rétro, est palpable. 

Le jeu est indéniablement immersif, mais sans jamais nous donner l’impression d’incarner les personnages. On a l’impression de rester de simples spectateurs.

Histoire

Dans Eastward on incarne John, un barbu muet. Il a visiblement la charge d’une fillette abandonnée, Sam, qui parle amplement pour deux. L’histoire commence dans une ville souterraine, visiblement coupée de tout ce qui se passe à la surface (et de ce qu’on comprend ça vaut mieux).

Eastward - Bar
Le dernier bar après la fin du monde

On se laisse rapidement happer par la tchatche de Sam, le seul personnage intéressant du jeu, et ça suffit à nous faire parcourir cette ville souterraine avec plaisir. Heureusement, parce que c’est pas le scénario, très prévisible, qui nous transporte. 

Eastward - Grandia
Tiens, ça me rappelle un jeu Grandiose

Après ça les choses empirent. Le rythme d’Eastward est complètement chaotique. Pour résumer, on alterne entre des phases plutôt prenantes dans lesquelles l’histoire fait un vrai bond en avant, et des phases inutiles à l’intrigue pendant lesquelles on s’emmerde ferme. J’ai failli abandonner le jeu à plusieurs reprises durant ces moments. Pour couronner le tout, ça manque cruellement d’ objectif, de but. Ce n’est pas une aventure, mais plutôt une fuite en avant permanente. Les protagonistes subissent tout ce qui leur arrive, ce qui nous empêche de ressentir cette envie d’avancer, de voir où va nous mener l’histoire .

Le lore quant à lui n’a rien de très original, on est dans un monde post-apocalyptique assez classique, avec les problématiques qu’on lui connaît. Au final, c’est la direction artistique qui le rend attrayant.

Gameplay

Le gameplay oscille entre 2 aspects: le blabla quand on est en ville, l’action quand on en sort. 

Ça bavarde à Eastward

Eastward - Fête de village
Les fêtes de village c’est plus ce que c’était…

Parler et parcourir les rues en long en large et en travers, c’est ce qui occupe la majeure partie de la vie de nos héros. On taille le bout de gras avec untel, qui nous demande d’aller à l’autre bout de la cité pour papoter avec unetelle, pour rentourner auprès du premier juste après. Quand ça sert le scénario, ça passe (quoi que), mais quand c’est pour des broutilles, qu’est-ce que c’est chiant! Il n’est pas rare de traverser 5 ou 6 écrans à la suite, tous séparés par un fondu noir qui dure bien 2 secondes, ça casse complètement le rythme déjà mis à mal par l’histoire.

Les dialogues sont dans l’ensemble agréables à lire, parfois drôles. Mais il y en a énormément et ça devient vite pénible.

De l’action pas vraiment au poêle

Enfin! Eastward a réalisé le rêve de tout gamer qui se respecte! Tarter des robots avec une poêle à frire… Non sérieusement, si c’est rigolo pendant les premières heures de jeu, pousser le vice jusqu’à la fin est d’un goût douteux… Quoi qu’il en soit, les phases d’action sont très simplistes. On alterne entre combats et “puzzles”. John agite sa poêle dans tous les sens pour battre ses ennemis, Sam lance des rayons pour les immobiliser. C’est réactif, efficace mais ça manque de variété. On obtient différentes armes au fur et à mesure du jeu mais leur utilisation est limitée par la quantité de munitions qu’on possède. Et quand on sait que ces armes sont nécessaires à la progression, bin on a pas envie de les utiliser sur les monstres, robots et autres bestioles…

Eastward - Poêlade
Qu’est-ce qu’on s’poêle !

Les puzzles sont extrêmement simples et semblent être là juste pour… être là. Les moments les plus sympas c’est finalement quand nos 2 héros sont séparés et qu’on doit diriger chacun d’eux à tour de rôle vers la sortie. Il doivent alors s’entraider pour éliminer les obstacles présents sur le chemin de l’autre.

Les boss sont plutôt sympa, mais toute difficulté est annihilée par la quantité astronomique d’objets de soin qu’on peut transporter. Ces objets sont d’ailleurs pour la plupart des plats qu’on peut cuisiner sur les gazinières disséminées au 4 coins du monde. Moi qui ai horreur du crafting, cuisiner ne m’a pas dérangé outre mesure. Surtout que la musique quand on cuisine est juste géniale!

Earth Born

Petit plus sympathique, on peut s’arrêter devant des bornes d’arcade pour jouer à Earth Born, un jeu dans le jeu. Il s’agit d’un JRPG presque entièrement textuel, avec des dialogues très stéréotypés pour parodier les jeux de l’époque. C’est rafraîchissant, et ça amène des dialogues assez funs entre Sam et les autres joueurs d’Earth Born.

Conclusion

Eastward c’est ce genre de jeu sur lesquels on se régale pendant les premières heures, puis devient lassant, et enfin chiant à mourir. Il y a un regain d’énergie sur la fin, et heureusement, mais ça ne suffit pas à pardonner ces allers-retours incessants et sans objectif qu’on subit pendant une bonne moitié du jeu. 

La DA est le plus grand point fort du jeu, et si le gameplay n’est pas désagréable, le rythme catastrophique de l’histoire est clairement son plus gros défaut. 

Tout ça ne fait pas d’Eastward un mauvais jeu, juste un jeu qu’on est content de finir pour pouvoir passer à autre chose. Il aurait clairement gagné à couper une bonne partie de son histoire pour en faire une expérience plus dense.

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