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À la recherche de votre ami disparu, vous marchez dans le désert, affrontant une tempête de sable rendant les couleurs autour de vous surréalistes. Vous pensez même apercevoir de sombres formes se mouvoir à travers les grains de sable. Il vous faut cependant continuer. Une structure lumineuse apparait devant vous, semblable à un temple à l’aspect lugubre.

C’est alors que deux bras titanesques surgissent du sol et vous entraînent avec eux.

C’est ainsi que débutera votre aventure dans Sundered, un Metroidvania 2D aux accents de Roguelite inspiré par les œuvres d’H.P Lovecraft.

Genre : Metroidvania, Roguelite

Durée de vie : ~12 heures, bonne rejouablité

Difficulté : moyenne en mode normal, mais peut être augmentée

Plateformes : Windows, Itch.io, Linux, MacOS, Steam, GOG, Switch, PS4

Développé par : Thunder Lotus Games

Sortie Switch : 21 décembre 2018

Direction Artistique

Suite à une introduction plutôt sombre, l’ambiance de la zone qui suit est (trop) lumineuse. On se demande, au milieu de cette jungle et de ces machines à l’abandon, où se cachent les références à l’univers horrifique de Lovecraft. A quelques exceptions près, il faudra malheureusement attendre les chapitres suivants.

Professeur Xavier? C’est toi?

Les décors, dessinés à la main, sont cepandant très agréables dès le début, et deviendront même magnifiques par la suite, notament certains arrière-plans. L’apothéose de ce choix graphique se découvre lors du combat contre le premier boss dans lequel on a l’impression d’affronter un personnage tout droit sorti d’une BD! Les ennemis ne vous décevront pas non plus, devenant cauchemardesques dès le second chapitre. Les animations ne dérogent pas à la règle et on regrette presque qu’elle ne soit pas plus lentes pour pouvoir les apprécier pleinement.

La musique est minimaliste, parfois même absente, rendant l’ambiance inquiétante même quand les décors ne le sont pas encore. Des bruits de faune (si on peut appeler ça comme ça) viennent ponctuer ces notes, renforçant la sensation d’être seul et perdu dans un endroit où personne n’a mis les pieds depuis longtemps.

Tout n’est cependant pas parfait. Les arrières-plans parfois si beaux sont la plupart du temps floutés voir inexistants. Les chapitres sont longs (il n’y en a que 3, soit environ 4 heures de jeu par chapitre) et peu variés rendant les décors redondants. Enfin, dans certaines salles, la caméra recule à un tel point qu’on a du mal à distinguer notre héroïne. Ces points, bien qu’existants, ne suffisent pas à ternir une direction artistique réussie et une ambiance délectable… à condition d’aimer les tentacules…

Gameplay

Que c’est agréable! Eshe, car notre protagoniste s’appelle ainsi, virevolte avec légereté au gré des plateformes. Si les mouvements sont limités pour commencer, l’acquisition de nouvelles techniques va rapidement vous métamorphoser en véritable ninja.

Les combats

Si je devais retenir LE truc qui me donne envie de jouer à Sundered encore et encore (et encore…), ce sont les combats, et heureusement, parce que vous allez en bouffer! Eshe est agile, rapide, et son arme est efficace contre la pléthore de monstres qui vous assaillent sans arrêt. Car oui, lors de vos pérégrinations dans ces tunnels souterrains, les ennemis apparaissent soudainement… et pas peu nombreux… (Méfiez-vous du gong!)

Pour les affronter, Eshe dispose de son arme au corps à corps, de coups mortels (jauge à charger) et d’une esquive limitée par une barre d’endurance. Les attaques diffèrent en fonction de la direction donnée par le joueur, ce qui peut donner l’impression de contrôler un personnage tout droit sorti de Smash Bros. A tout ça viendront s’ajouter les différentes techniques qu’elle apprendra au cours de l’aventure.

Ca va vite, ça bouge dans tous les sens, ça secoue l’écran, bref un vrai défouloir. Tout ce qu’il faut pour mitrailler votre manette à coups de gros doigts.

Les combats de boss demandent plus de précision et obligent à jouer avec la gravité afin de venir à bout de leur barre de vie pour le moins conséquente.

Un roguelite (light light)

Plus vous avancez, plus les ennemis sont nombreux et coriaces. Ajoutez à cela le fait que votre barre de vie ne se régénère pas d’elle même et que les potions de vies ne courrent pas les rues, vous allez donc indubitablement rester sur le carreau. Mais pas de panique ! Pour votre plus grand plaisir, et au grand dam d’Eshe, « Même la mort ne vous sauvera pas de cet endroit… ». Retour au sanctuaire, avec tous les cristaux que vous avez accumulés en tuant des monstres et autres passe-temps. Vous pourrez donc les dépenser allègrement dans un arbre des talents assez cossu, mais que vous pourrez compléter intégralement d’ici la fin de la partie si vous y mettez du votre.

On avance, on meurt, on améliore son personnage, on recommence. Les techniques acquises, les raccourcis débloqués et les boss tués le restent, ce qui évite une boucle trop répétitive. Les couloirs quant à eux changent à chaque fois que vous mourez. La carte globale reste la même mais chaque salle est différente… même si on se rend vite compte que le nombre de possibilités est assez limité. Ce choix technique étant tout à fait justifiable (Lovecraft, la folie, tout ça tout ça…), je ne peux m’empêcher de penser que le jeu aurait été plus agréable avec un level-design plus poussé et non généré aléatoirement. Tout ça n’impacte cependant pas le fait que la disposition des salles importantes restera identique d’une partie à l’autre, ce qui m’amène à parler de…

L’exploration

Les développeurs ne laissent ici rien au hasard en utilisant tous les critères propres au succès des Metroidvanias : une progression non linéaire, un monde interconnecté, des “portes” nécessitant l’acquisition de techniques et forçant le joueur à chercher d’autres chemins avant de pouvoir passer. 

Les salles gris clair sont générées aléatoirement

La carte est assez bien conçue, chaque cul-de-sac recèle un objet utile ou un boss optionnel afin qu’aucun détour ne soit frustrant. Ces derniers sont d’ailleurs indiqués en surbrillance dès que vous avez découvert la salle dans laquelle ils se trouvent. Les raccourcis sont suffisamment fréquents, ce qui évite de reparcourir un long chemin à chaque mort. Des trésors sont disséminés dans les cavernes, certains visibles, d’autres cachés derrière des murs qui n’en sont pas vraiment.

Quelques salles optionnelles nécessitent même de posséder une technique qui ne sera acquise que dans le chapitre suivant, encourageant à revenir une fois Eshe devenue plus puissante. Affronter les ennemis du début devient alors une promenade de santé et permet d’apprécier pleinement la puissance obtenue depuis.

La personnalisation

Parmis les objets que vous récupérerez, les « talents » sont des bonus équipables dans des emplacements (limités) de l’arbre des… talents, non sans faire penser aux badges d’Hollow Knight.

Pour ce qui est des techniques apprises par Eshe, elles sont pour la plupart des grands classiques du genre (double-saut, dash aérien, …). La bonne nouvelle c’est que vous aurez le choix de « corrompre » ces dites techniques grâce à des Eclats des Anciens, pour les rendre plus utiles, voir complètement pétées. Vous n’êtes cependant pas obligés de le faire et pourrez détruire ces Eclats, ce qui aura pour effet d’agrandir votre arbre des talents, et de modifier la fin du jeu. Car oui, le jeu possède 3 fins différentes, et si vous voulez toutes les voir, il vous faudra faire 3 parties entières, ou aller sur youtube.

Multi-joueur

Comme une petite cerise sur un gros gâteau, jusqu’à trois autres joueurs peuvent rejoindre la partie à n’importe quel moment. La barre de vie est partagée, ce qui permet de ne pas trop faciliter le jeu. Bien que l’écran en devienne un immense foutoir, cette possibilité n’en est pas moins agréable.

Performances

Le jeu tourne comme un charme à l’exception de quelques rares ralentissements.

Le gros point négatif selon moi ce sont les temps de chargement. A chaque changement de zone et à chaque mort, toute la zone est de nouveau générée (aléatoirement rappelons-le). Ces temps peuvent atteindre jusqu’à 45 secondes. Heureusement, ils sont peu nombreux… à moins de mourir souvent!

Conclusion

Malgré ses quelques imperfections, Sundered est un jeu très agréable à jouer, et à rejouer. La direction artistique est excellente, l’ambiance sombre recherchée est bien présente, même si on peut regretter un manque de variété. Le gameplay est un régal, et en montant le niveau de difficulté, ça en devient même palpitant! C’est aussi un vrai plaisir de parcourir la carte à la recherche d’objets ou de compétences optionnels. La génération de salles aléatoires est cependant un bémol. L’intrigue ne casse pas trois pattes à un canard mais les 3 fins différentes et le #Lovecraft viennent sauver la barraque.

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