Journal d’Etilhan – Jours 91 à 98

Jour 91

Le cratère menait bel et bien à Nokron, ou tout du moins à sa périphérie… J’ai pu descendre au fond du gouffre grâce à l’agilité remarquable de Torrent. Je ne remercierai jamais assez Melina de m’avoir confié ses rênes. Mais je ne suis pas au bout de ma peine, pour atteindre ce qui semble être le cœur de la Cité Éternelle, je vais devoir sauter de toit en toit, et sans l’aide de ma monture, cette fois.

Jour 92

Nokron est juste là, en contrebas. J’ai une vue imprenable sur la cité mais la route est bloquée par… moi. La zone tout entière est infestée de flaques d’une matière qui, comme le sang des Albinauriques, me fait penser à du métal à l’état liquide. Ces flaques sont capables de prendre la forme de n’importe quoi, ainsi que d’en emprunter les capacités. Le problème, c’est que l’une de ces flaques a eu la mauvaise idée de m’imiter, et il se trouve que je suis un adversaire particulièrement retors !

Jour 93

J’ai dû improviser pour réussir à vaincre mon sosie. La matière dont il était fait était animée par la magie, j’en suis sûr maintenant. Cela semble indiquer que les Albinauriques, faits de cette même matière, sont eux aussi des êtres façonnés par les humains. Et les expériences visant à les créer ont été menées ici de toute évidence.

Depuis le viaduc sur lequel je fais une pause amplement méritée, je peux apercevoir en contrebas la zone que nous avons fouillé avec Blaidd. Mais aucun chemin ne semble mener directement à la Cité Éternelle. Je vais devoir continuer mes recherches au nord de la ville.

Jour 95

En suivant le viaduc, j’ai découvert un plateau habité par des spectres chamaniques, ceux-là même qui ont rendu mes recherches difficiles lors de ma première visite, en bas. La plupart d’entre eux semblaient en train de prier devant des carcasses de cerfs démesurés.

En allumant des stèles aux quatres coins du plateau, l’une de ces carcasses s’est comme enflammée. Des flammes bleues jaillissaient de la dépouille, et je ne sais pas si ce qui suivit s’est réellement passé ou si je l’ai juste rêvé. Perdant connaissance, j’ai été transporté dans une gigantesque caverne, dans laquelle j’ai dû affronter le cerf, bien plus vivant et dangereux. Le combat terminé, je me suis réveillé, de nouveau face à la carcasse. Ce n’est pas la première fois que je perds pied de la sorte depuis mon arrivée en Entre-Terre, mais cette fois, j’ai eu l’impression de toucher à quelque chose de pur, de beau, de sacré. Les incantations et rituels des chamans me semblent bien plus compréhensibles maintenant.

Jour 96

J’ai enfin trouvé un accès à Nokron, mais il passe de nouveau par les toits… L’aide de Torrent me manque et je suis ravi de ne pas être victime de vertiges.

Jour 97

Je l’ai, le trésor que Ranni convoitait, la Lame Digicide. Elle était sous le trône d’un immense cadavre, qui semblait être vénéré par d’innombrables personnes de son vivant. Mais tous ces adorateurs ont certainement subi le même sort que leur idole. Leurs corps, figés sur place, indiquent qu’ils sont tous morts en même temps. Je préfère ne pas penser à la puissance de la créature, ou de la personne, qui a éradiqué la population de toute une ville en un instant.

Mais pour en revenir à ma mission, le nom de la Lame que j’ai trouvé ne laisse aucune place au doute, et les plans de Ranni sont désormais limpides. Elle souhaite se débarrasser des Deux Doigts. Il me reste à décider si je souhaite l’aider dans cette entreprise ou non. On parle quand même de l’émissaire de la Volonté Suprême…

Jour 98

Si je ne peux me décider entre l’effrayante froideur de Ranni et la rassurante fatalité des Deux Doigts, c’est ma mission pour Rogier qui fait pencher la balance. Je donnerai la Lame à la Sorcière, mais pas sans qu’elle me dise où se trouve son cadavre, afin que mon ami puisse s’en servir pour sauver les Non-Morts.

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