Journal d’Etilhan – Jours 32 à 45

Jour 32

Je suis à quelques pas seulement de l’entrée du château, et je partage mon abri de fortune avec la femme la plus désemparée qu’il m’ait été donné de rencontrer. Tous ses compagnons ont été enlevés, leurs membres arrachés puis « greffés » à l’araignée. Je suppose qu’il s’agit de la créature de cauchemar à qui je dois ma première mort ici bas.

Mais ce qui m’a le plus horrifié, c’est que cette femme considère ces greffes comme un honneur. Elle souhaite ne faire qu’un avec l’araignée, tout en ayant trop peur de la douleur lorsqu’elle se fera couper la jambe, le bras ou la tête… Je n’avais pas de mot. Comment peut-on souhaiter pareil destin? Pire, comment Godrick s’y est pris pour que ces personnes, qui viennent d’un autre pays, aient ne serait-ce que l’idée de se faire charcuter?

J’espère mettre un terme à tout ça rapidement, et sauver cette pauvre femme du sort qui l’attend si elle continue sur cette voie.

Jour 33

Margit, un colosse impressionnant, m’empêche d’atteindre la porte du château. Le gouffre qui sépare notre habileté au combat est phénoménal. Son intention de mettre fin à mes ambitions pourrait bien porter ses fruits…

Jour 37

À chaque fois que je meurs, plusieurs heures semblent s’écouler. J’espère ne pas perdre trop de temps à affronter ce golgoth. Mais contrairement à lui, je suis plus fort et plus vif à chacun de nos combats.

Jour 40

Enfin! Je l’ai tué! Je ne pensais pas y parvenir un jour mais mon immortalité me permet de réaliser bien des prouesses. Désolé Margit, tu n’aura pas eu raison de ma volonté. Repose en paix et puisses-tu quitter ma mémoire au plus vite.

Me voici devant les portes du château, dont les grilles sont fermées… Mais laissons ça pour demain, j’ai bien mérité un peu de repos.

Jour 41

En cherchant un moyen d’entrer dans le château, j’ai rencontré Gostoc. Il m’a fait part d’un passage qui longe les remparts, et me conseille de le prendre car la porte principale est lourdement gardée. Je commence à regretter de l’avoir écouté. La muraille est non seulement infestée de gardes, mais me battre au bord du vide est extrêmement périlleux.

Le château en lui même, aussi majestueux soit-il vu de loin, est un véritable gruyère. L’enceinte extérieure est criblée de trous gigantesques, comme si un assaut avait eu lieu depuis la mer, ce qui me semble impossible vu la hauteur à laquelle on se trouve.

De là où je suis, je peux aussi apercevoir l’ « île » par laquelle je suis arrivé. Je me demande qui a pensé que c’était une bonne idée de construire des bâtiments sur ces pics rocheux, au beau milieu de la mer. Je ne vois aucun moyen d’y retourner, et ça me va très bien comme ça. Repenser à cette araignée humaine me fait froid dans le dos.

Jour 42

Quelque chose ne va pas. À chacune de mes morts, j’ai une drôle d’impression, comme si mon corps avait été déplacé. Je vais tâcher d’être plus vigilant.

Jour 43

J’ai trouvé le coupable! Ce charognard de Gostoc me suivait et s’empressait de piller mon cadavre dès que je passais l’arme à gauche. Il ne volera plus personne désormais.

Jour 45

Ce château est un véritable labyrinthe. La disposition des pièces n’a aucun sens. J’ai donc décidé de passer par les toits, ce sera certainement plus simple.

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